Activer ou désactiver le démarrage rapide de Windows

Qu’est-ce que le démarrage rapide de Windows
Pour décider s’il faut activer ou désactiver le démarrage rapide, il faut d’abord comprendre ce qu’il fait en coulisses. Qu’est-ce qui accélère l’amorçage ?
En temps normal, lors d’un arrêt complet (« cold shutdown »), Windows ferme les processus, sauvegarde les données nécessaires et vide la mémoire vive (RAM). Au redémarrage, le système recharge les fichiers système et réinitialise l’environnement, ce qui prend du temps.
Lorsque le démarrage rapide est activé, Windows n’effectue pas un arrêt complet : il écrit un instantané des fichiers système et de l’état système dans le fichier d’hibernation (hiberfile) avant de s’éteindre. Au prochain démarrage, le système recharge cet instantané au lieu de recharger tous les fichiers depuis zéro. Le résultat : un temps d’amorçage réduit.
Techniquement, c’est un hybride entre arrêt complet et hibernation. Comme il repose sur l’hibernation, le démarrage rapide ne peut être activé que si l’hibernation est elle-même activée.
Important — Définition courte : l’hibernation est une mise hors tension qui sauvegarde l’état du noyau et des drivers sur disque ; le démarrage rapide réutilise cette sauvegarde pour démarrer plus vite.
Pourquoi envisager de désactiver le démarrage rapide
Le gain de temps est réel, mais il existe des cas où le laisser actif cause des problèmes :
- Pilotes problématiques : certains pilotes matériel ne supportent pas bien le cycle hibernation/réactivation et provoquent des comportements erratiques, des périphériques inopérants ou des écrans bleus (BSOD).
- Accès disque bloqué : l’hiberfile verrouille en pratique l’état du disque ; les autres systèmes d’exploitation (dual-boot) ou outils de diagnostic externes ne peuvent pas accéder proprement aux partitions Windows.
- Mise à jour et cohérence : certains correctifs système requièrent un arrêt complet pour être appliqués correctement ; le démarrage rapide peut reporter l’application effective de ces mises à jour si vous ne redémarrez pas.
- Batterie : sur certains ordinateurs portables, le comportement d’alimentation pendant la mise hors tension partielle peut induire une consommation résiduelle qui réduit l’autonomie.
Note : un redémarrage complet (Restart) effectue toujours un arrêt froid avant redémarrage, même si le démarrage rapide est activé. C’est la méthode à privilégier pour forcer une coupure complète et appliquer des mises à jour.
Le laisser activé ou non : règle pratique
Non, il n’est pas impératif de le désactiver partout. Si vous n’observez aucun problème (pilotes stables, pas de dual-boot, pas de diagnostic disque hors Windows), vous pouvez le garder activé pour gagner du temps. Désactivez-le uniquement si :
- vous rencontrez des BSOD ou des périphériques instables ;
- vous souhaitez accéder au disque Windows depuis un autre OS ou un environnement de récupération ;
- vous testez des mises à jour qui demandent un arrêt complet.
Vérifier l’état et tester les effets
Petit protocole de test (mini-méthodologie) :
- Notez le temps d’amorçage moyen (de l’appui du bouton au bureau prêt) sur trois démarrages.
- Désactivez le démarrage rapide (voir méthodes ci-dessous).
- Redémarrez après un arrêt complet et mesurez à nouveau le temps d’amorçage sur trois essais.
- Surveillez 48–72 heures : tests de périphériques, stabilité, notifications de mise à jour, et autonomie batterie.
- Répétez si nécessaire.
Critères d’acceptation — Comment savoir si la désactivation a résolu un problème :
- Les BSOD liés aux pilotes ne se produisent plus ;
- Les périphériques (Wi‑Fi, carte son, dock, imprimante) fonctionnent systématiquement après un démarrage ;
- Vous pouvez monter ou lire la partition Windows depuis un autre OS en dual‑boot ;
- Aucune perte notable de productivité liée au temps d’amorçage.
Comment activer ou désactiver le démarrage rapide
Avant d’activer le démarrage rapide, vérifiez que l’hibernation est activée. Voici plusieurs méthodes : panneau de configuration, registre ou invite de commandes.
Activer l’hibernation (via Panneau de configuration)
- Recherchez et ouvrez Panneau de configuration depuis la barre de recherche Windows. Cliquez sur « Système et sécurité ».
- Sous « Options d’alimentation », cliquez sur « Modifier le comportement des boutons d’alimentation ».
- Cliquez sur « Modifier des paramètres actuellement non disponibles ».
- Sous « Paramètres d’arrêt », cochez la case « Veille prolongée » (Hibernate) si elle n’est pas déjà activée, puis cliquez sur « Enregistrer les modifications ».
Remarque : si l’option de veille prolongée n’apparaît pas, l’hibernation peut être désactivée au niveau système (voir la section Invite de commandes).
Activer / désactiver le démarrage rapide via Panneau de configuration
Une fois l’hibernation active :
- À l’endroit où vous avez cliqué sur « Modifier des paramètres actuellement non disponibles », cochez (pour activer) ou décochez (pour désactiver) la case « Activer le démarrage rapide (recommandé) ».
- Cliquez sur « Enregistrer les modifications ».
Conseil utile : si vous souhaitez garder l’hibernation mais libérer de l’espace disque sans activer le démarrage rapide, vous pouvez réduire la taille de hiberfil.sys via des paramètres avancés, mais cela relève de la gestion système avancée.
Activer le démarrage rapide via l’Éditeur du Registre
- Ouvrez l’Éditeur du Registre (regedit) depuis la recherche Windows.
- Naviguez vers :
HKEY_LOCAL_MACHINE\SYSTEM\CurrentControlSet\Control\Session Manager\Power
- Dans le volet de droite, repérez l’entrée « HiberbootEnabled », faites un clic droit et sélectionnez « Modifier ».
- Pour activer : entrez la valeur « 1 » dans « Données de la valeur » et cliquez sur « OK ». Pour désactiver : entrez « 0 ».
Précaution : modifier le registre comporte des risques. Sauvegardez la clé avant de la modifier.
Désactiver l’hibernation (et donc le démarrage rapide) via Invite de commandes
Recherchez « Invite de commandes », faites un clic droit et sélectionnez « Exécuter en tant qu’administrateur ».
Dans la fenêtre, tapez la commande suivante et appuyez sur Entrée :
powercfg -h off
Résultat : l’hibernation est désactivée et hiberfil.sys est supprimé, ce qui désactive automatiquement le démarrage rapide.
Pour réactiver l’hibernation :
powercfg -h on
Scénarios, alternatives et contre‑exemples
Quand le démarrage rapide est une bonne idée :
- Vous utilisez un seul OS (Windows), vos pilotes sont stables et vous privilégiez la réactivité.
- Vous souhaitez réduire le temps d’attente pour reprendre le travail sur un portable.
Quand le désactiver est préférable :
- Vous faites du dual‑boot (Linux, macOS via virtualisation, etc.) et devez accéder aux partitions Windows ;
- Vous rencontrez des BSOD récurrents liés au redémarrage/hibernation ;
- Vous réalisez des opérations de maintenance disque depuis un autre environnement (Live USB, WinPE).
Alternatives :
- Utiliser la mise en veille (Sleep) pour pauses courtes ;
- Utiliser le redémarrage (Restart) pour forcer un arrêt froid et appliquer des mises à jour ;
- Gérer l’hibernation séparément : désactiver l’hibernation si vous n’en avez pas besoin, ce qui supprime hiberfil.sys et libère de l’espace.
Contre‑exemple : sur un PC équipé d’un SSD NVMe récent, le gain apporté par le démarrage rapide peut être minime — le fait de désactiver le démarrage rapide n’entraînera donc pas une baisse visible de la réactivité, mais résoudra les problèmes d’accès disque et de dual‑boot.
Checklists par rôle (rapide)
Administrateur informatique :
- Tester les pilotes critiques après changement d’état du démarrage rapide ;
- Documenter la configuration pour les utilisateurs en dual‑boot ;
- Automatiser le contrôle d’état via scripts (vérifier HiberbootEnabled dans le Registre).
Utilisateur domestique :
- Si tout fonctionne, laisser activé ;
- Si périphériques ou batterie posent problème, désactiver et tester 48–72 heures.
Développeur / testeur :
- Désactiver pour éviter l’empreinte d’un état précédent lors de tests matériels ;
- Redémarrer après tout changement de pilote.
Utilisateur dual‑boot :
- Désactiver systématiquement pour éviter la corruption de fichiers et permettre l’accès aux partitions.
Conseils de sécurité et confidentialité
Le fichier d’hibernation (hiberfil.sys) contient un instantané du noyau et peut, en théorie, contenir des fragments d’informations en mémoire. Si vous manipulez des données sensibles et partagez le disque, considérez les points suivants :
- Chiffrez vos partitions système (BitLocker ou chiffrement équivalent) pour protéger le contenu du disque, y compris l’hiberfil.
- Si vous retirez le disque pour diagnostic, sachez que l’état hiberné peut empêcher un accès direct tant que Windows n’a pas quitté cet état.
Note RGPD (France/UE) : activer/désactiver le démarrage rapide n’a pas d’impact direct sur la conformité RGPD, mais la protection physique et le chiffrement des données restent des bonnes pratiques pour protéger les données personnelles stockées sur le disque.
Rétablissement et dépannage rapide (runbook)
- Si un périphérique cesse de fonctionner après un arrêt/reprise : désactivez le démarrage rapide et redémarrez proprement.
- Si le système ne démarre pas correctement : démarrer en mode sans échec, restaurer la valeur HiberbootEnabled à 0 ou exécuter une restauration système.
- Pour réparer l’intégrité des fichiers système : démarrez depuis les options de récupération et exécutez SFC et DISM depuis l’environnement WinRE.
FAQ
Est‑ce que le démarrage rapide consomme plus de batterie ?
Oui, sur certains ordinateurs portables on observe une consommation supplémentaire si le démarrage rapide est activé. Ce n’est pas systématique : testez en désactivant l’option pendant 48–72 heures pour comparer l’autonomie.
Le démarrage rapide empêche‑t‑il les mises à jour Windows ?
Le démarrage rapide n’empêche pas les mises à jour, mais un arrêt complet est parfois requis pour appliquer certains correctifs. Si vous voulez vous assurer que toutes les mises à jour sont bien installées, effectuez un redémarrage complet (Restart) régulièrement.
Le démarrage rapide nuit‑il au SSD ?
Non, il n’endommage pas le SSD. Sur des SSD SATA ou NVMe modernes, le gain de temps est souvent marginal : désactiver le démarrage rapide peut être judicieux si vous privilégiez la cohérence du disque ou le dual‑boot.
Comment vérifier si le démarrage rapide est activé ?
- Ouvrez Panneau de configuration > Système et sécurité > Options d’alimentation > Modifier le comportement des boutons d’alimentation et regardez l’état de « Activer le démarrage rapide (recommandé) ».
- Ou vérifiez la clé de Registre HKEY_LOCAL_MACHINE\SYSTEM\CurrentControlSet\Control\Session Manager\Power et la valeur HiberbootEnabled (1 = activé, 0 = désactivé).
Résumé
- Le démarrage rapide accélère l’amorçage en réutilisant un état hiberné du noyau.
- Laisser activé si tout fonctionne et que vous n’avez pas besoin d’accès disque depuis un autre OS.
- Désactiver si vous rencontrez BSOD, périphériques instables, dual‑boot ou besoin d’outils de diagnostic hors Windows.
- Plusieurs méthodes existent : Panneau de configuration, Registre ou Invite de commandes (powercfg -h off).
Important : sauvegardez les clés de Registre avant modification et testez toute modification pendant 48–72 heures pour valider la stabilité.
Image credit: Freepik. All screenshots by Tanveer Singh.
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