Installer TeamSpeak sur CentOS 7

Introduction

TeamSpeak est un serveur VOIP (Voice Over IP) conçu pour la communication vocale en temps réel. Il convient aux jeux en ligne, à la formation, aux équipes techniques et à d’autres usages professionnels. La première version est sortie en 2001; le logiciel reste activement maintenu.

Prérequis

Un serveur CentOS 7 minimal.
Accès root ou un compte avec sudo. Ce guide utilise l’utilisateur root; si vous êtes sur un compte sudo, exécutez sudo -i.
Accès réseau pour télécharger l’archive TeamSpeak et pour que les clients se connectent (ports à ouvrir indiqués plus bas).

Mise à jour du système

Avant d’installer quoi que ce soit, mettez à jour les paquets et les dépôts :

yum -y update

Ensuite installez les dépendances requises.

Installer les dépendances

Installez les outils nécessaires :

yum -y install nano wget perl tar net-tools bzip2

Créer ensuite un utilisateur dédié pour exécuter le serveur TeamSpeak. L’isolation par utilisateur améliore la sécurité et la maintenance.

adduser teamspeak -d /opt/teamspeak

La commande crée l’utilisateur teamspeak et définit /opt/teamspeak comme répertoire de travail.

Télécharger et installer TeamSpeak

TeamSpeak fournit une archive binaire précompilée. Exemple de téléchargement (mettez à jour l’URL vers la dernière version si besoin) :

wget http://dl.4players.de/ts/releases/3.0.13.8/teamspeak3-server_linux_amd64-3.0.13.8.tar.bz2

Extrayez l’archive :

tar xvf teamspeak3-server_linux_amd64*.tar.bz2

Déplacez les fichiers vers le répertoire de l’utilisateur teamspeak :

mv teamspeak3-server_linux_amd64/* /opt/teamspeak

Nettoyez l’archive et le dossier temporaire :

rm -rf teamspeak3-server_linux_amd64*

Définissez la propriété des fichiers pour l’utilisateur teamspeak :

chown -R teamspeak: /opt/teamspeak

TeamSpeak est maintenant installé sur le disque. Vous pouvez démarrer le serveur manuellement pour la première exécution.

Démarrage manuel du serveur

Basculez sur l’utilisateur teamspeak et lancez le script d’installation/démarrage :

su - teamspeak
./ts3server_startscript.sh start inifile=ts3server.ini

Si le serveur démarre correctement, le script affiche un message de démarrage. Lors de la première exécution, TeamSpeak génère un compte d’administration ServerQuery et/ou un token d’administration. Conservez ces informations car elles servent à configurer l’administrateur du serveur.

Pour arrêter le serveur :

./ts3server_startscript.sh stop

Pour retourner à l’utilisateur root :

exit

Important : conservez le token d’administration ou la sortie affichée à la première exécution. Sans ce token, la configuration initiale du compte administrateur demandera des étapes supplémentaires.

Créer un service systemd

Gérer TeamSpeak via systemd simplifie le démarrage automatique et la supervision. Créez un fichier d’unité systemd :

nano /lib/systemd/system/teamspeak.service

Collez le contenu suivant dans le fichier :

[Unit]
Description=TeamSpeak Server Service
After=network.target

[Service]
Type=forking
WorkingDirectory=/opt/teamspeak/
ExecStart=/opt/teamspeak/ts3server_startscript.sh start inifile=ts3server.ini
ExecStop=/opt/teamspeak/ts3server_startscript.sh stop
User=teamspeak
Group=teamspeak
PIDFile=/opt/teamspeak/ts3server.pid
Restart=always
RestartSec=9
StandardOutput=syslog
StandardError=syslog
SyslogIdentifier=teamspeak

[Install]
WantedBy=multi-user.target

Enregistrez et rechargez systemd :

systemctl daemon-reload
systemctl start teamspeak
systemctl enable teamspeak

Vérifiez le statut :

systemctl status teamspeak

Consultez les logs du service :

journalctl -u teamspeak -b

Ports réseau et pare-feu

TeamSpeak utilise par défaut les ports suivants :

9987/udp : voix (voip)
10011/tcp : ServerQuery (interface texte pour administration)
30033/tcp : transfert de fichiers

Sur CentOS 7 avec firewalld :

firewall-cmd --permanent --add-port=9987/udp
firewall-cmd --permanent --add-port=10011/tcp
firewall-cmd --permanent --add-port=30033/tcp
firewall-cmd --reload

Si vous utilisez iptables ou une appliance réseau, adaptez les règles en conséquence.

Note : si vous avez un NAT ou un pare-feu en amont, assurez-vous de rediriger ou d’ouvrir ces ports vers l’adresse privée du serveur.

SELinux

Sur CentOS 7, SELinux peut empêcher l’exécution correcte des binaires non signés ou d’écrire certains fichiers. Pour tester rapidement, vous pouvez passer temporairement en mode permissif :

setenforce 0

Si cela résout le problème, créez une politique SELinux adaptée plutôt que de laisser SELinux désactivé en permanence.

Sécurité et bonnes pratiques

Exécutez TeamSpeak sous un utilisateur non privilégié (teamspeak).
Protégez et archivez le token d’administration lors de la première exécution.
Restreignez l’accès SSH et limitez l’accès au répertoire /opt/teamspeak.
Sauvegardez régulièrement le répertoire /opt/teamspeak et la configuration (ts3server.ini, logs, files).
Surveillez les mises à jour officielles et appliquez les correctifs après tests.

Mise à jour et rollback (mini-méthodologie)

Prévenez les utilisateurs et arrêtez le service :

systemctl stop teamspeak

Sauvegardez le répertoire actuel :

cp -a /opt/teamspeak /opt/teamspeak-backup-$(date +%F_%H%M)

Téléchargez et extrayez la nouvelle version dans un répertoire temporaire.
Remplacez les fichiers (ou fusionnez en respectant les fichiers de configuration personnalisés).
Restaurez les permissions :

chown -R teamspeak: /opt/teamspeak

Redémarrez et vérifiez le service :

systemctl start teamspeak
systemctl status teamspeak

Si le nouveau binaire pose problème, restaurez la sauvegarde et redémarrez.

Dépannage courant

Le serveur ne démarre pas : vérifiez les logs dans /opt/teamspeak/logs ou via journalctl -u teamspeak.
Port déjà utilisé : identifiez le processus avec netstat -tulnp ou ss -tulnp et libérez le port.
Permissions incorrectes : exécutez chown -R teamspeak: /opt/teamspeak.
Manque de token d’administration : relancez la première exécution sur une instance de test pour voir le comportement et conservez le token.

Quand cela échoue — contre-exemples

Si votre VPS bloque l’accès aux ports bas niveau ou n’autorise pas UDP, TeamSpeak ne fonctionnera pas correctement.
Si SELinux est strict sans règle adaptée, le serveur peut démarrer mais échouer à écrire des fichiers.
Les images disque en lecture seule (environnements immuables) empêchent les mises à jour directes.

Alternatives

Containerisation : exécuter TeamSpeak dans Docker simplifie l’isolation et le déploiement, utile pour CI/CD.
Distributions différentes : sur Debian/Ubuntu, utilisez apt et adaptez les chemins et commandes systemd.

Rôles et checklists

Administrateur (installation & mise à jour)

Vérifier les prérequis système.
Installer dépendances et créer l’utilisateur.
Installer TeamSpeak, configurer systemd, ouvrir les ports.
Sauvegarder avant mise à jour.

Opérateur (exploitation)

Démarrer/arrêter le service via systemctl.
Surveiller logs et disponibilité.
Appliquer correctifs urgents après validation.

Critères d’acceptation

Le service systemd démarre sans erreur.
Les ports 9987/UDP, 10011/TCP et 30033/TCP sont accessibles depuis l’extérieur (si prévu).
Un client TeamSpeak peut se connecter et émettre/recevoir de l’audio.
Le token d’administration initial est disponible et permet la configuration initiale.

Résumé

Ce guide montre comment installer TeamSpeak sur CentOS 7, créer un utilisateur dédié, configurer un service systemd, ouvrir les ports nécessaires et appliquer des bonnes pratiques de sécurité. En cas de problème, vérifiez les logs, la configuration des ports et la politique SELinux.

Important : conservez toujours une sauvegarde avant une mise à jour et protégez le token d’administration initial.

Glossaire

VOIP : voix sur IP.
ServerQuery : interface texte pour administration distante.
Token : jeton d’activation initial pour définir l’administrateur.

Installer TeamSpeak Server sur CentOS 7